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L’Allemande Ursula von der Leyen, qui a pris ses fonctions de présidente de la Commission européenne le 1er décembre dernier, a choisi le continent africain pour son premier déplacement. À Addis-Abeba, elle a rencontré le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, avant de se rendre au siège de l’Union africaine (UA) pour une réunion avec son homologue Moussa Faki Mahamat.
L’Afrique est un continent avec une « immense ambition, des aspirations, mais aussi des besoins ». Ursula von der Leyen l’a dit : elle n’est pas venue à Addis-Abeba en Éthiopie annoncer un « grand plan », mais plutôt pour comprendre « les tendances qui modèlent l’Afrique et l’Union africaine, le développement sur l’ensemble du continent, les priorités politiques et économiques », a déclaré la nouvelle présidente de la Commission européenne.
Son homologue, Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine (UA) a souligné le « partenariat stratégique et multiforme avec l’Europe » et s’est félicité de sa « vigueur ». « L’Afrique qui a fait des progrès dans son intégration économique et politique, notamment avec le lancement de la zone de libre-échange continentale, a-t-il détaillé. Nous avons un partenariat également très suivi dans le domaine de la paix, de la sécurité et de la stabilité. »
Accords commerciaux
Il s’agit peut-être pour Moussa Faki Mahmat d’une manière de rappeler les besoins dans ces domaines. L’UE voudrait par exemple arrêter de payer les salaires des soldats sous mandat de l’UA en Somalie. Le cercle de réflexion Chatham House insiste de son côté sur le besoin d’un soutien plus marqué de l’UE à la zone de libre-échange continentale alors que l’Europe continue de signer des accords qui la mettent à mal. Les accords de commerce et de partenariat sont sur la table de travail de la nouvelle Commission européenne puisque ceux de Cotonou sont censés prendre fin en mars prochain.
Au total, 170 millions d’euros d’accords ont été signé par la commissaire aux partenariats internationaux, Jutta Urpilainen, et le ministre éthiopien des Finances, Sufian Ahmed. Un événement qualifié de « coup d’accélérateur important » dans les relations entre l’institution européenne et le pays de la Corne de l’Afrique. L’Éthiopie est l’un des plus gros récipiendaires d’aide de l’UE.
Cet argent va donner un coup de pouce au secteur de la logistique, à la santé, au climat des affaires et à l’emploi. Mais il s’agit aussi de soutenir le processus électoral. Des élections générales sont prévues en mai 2020. L’Allemagne va ajouter 10 millions d’euros aux 10 millions déjà annoncés par l’UE.
Cette visite était d’abord dirigée vers l’Union africaine. Pour autant, comme l’affirme un diplomate européen, le prix Nobel qu’Abiy Ahmed doit recevoir ce mardi 10 décembre a beaucoup impressionné à Bruxelles. Il s’agissait aussi de féliciter le Premier ministre.
Symboliquement, la première femme présidente de la Commission européenne s’est aussi fendue d’une visite de courtoisie à la première femme présidente de la République fédérale d’Éthiopie, Sahle-Work Zewde, un pays capable d’inspirer le changement à tout un continent, d’après la commissaire Jutta Urpilainen. x `