Cotonou a mis en place cette saison une série de mesures afin de réguler l’afflux de bétail venu des pays sahéliens pour chercher du pâturage. La période de transhumance fixée est habituelle, de la mi-janvier à la fin mai. Cette année toutefois, elle est interdite pour le bétail venu de l’étranger, dans la région méridionale, c’est à dire à la frontière avec le Nigeria. D’autre part, plusieurs outils ont été instaurés pour assurer une meilleure surveillance des flux d’animaux, car le Bénin s’attend à recevoir près d’un million de bêtes cette année.
Les transhumants doivent passer au Bénin par treize points d’entrée. Première nouveauté, Cotonou a instauré une taxe unique : 1 000 francs CFA par tête de petits ruminants, 5 000 pour les bovins.
Auparavant, les éleveurs payaient des taxes à chaque commune traversée lors de leur parcours.
La deuxième nouveauté, c’est la mise en place d’outils pour assurer une veille des flux d’animaux. A chaque point d’entrée, l’éleveur se voit donc remettre une fiche d’identification de son troupeau, un livret de transhumance sur lequel sont notées des informations comme le montant de la taxe payée, les dernières vaccinations, etc., un badge pour discerner les transhumants nationaux et internationaux et enfin une carte des zones de pâturage.
L’objectif est de réguler et orienter les transhumants afin d’éviter des conflits avec les agriculteurs locaux. Les associations d’éleveurs ont salué cette initiative, reste maintenant à voir comment les pasteurs vont s’approprier ces outils.
La transhumance et les conflits pour les ressources en eau et pâturage sont devenus une véritable préoccupation en Afrique de l’Ouest. Fin février, une réunion sur la question se tiendra à Niamey, à l’initiative des deux organisations régionales, Uemoa et Cedeao.
rfi