Les élections législatives en Angola doivent se tenir le 23 août prochain. A l’issue du scrutin, le candidat tête de liste du parti majoritaire deviendra le nouveau chef de l’Etat. Pour la première fois en près de 40 ans, le président José Edouardo Dos Santos a annoncé qu’il ne se présentera pas pour laisser la place à son ministre de la Défense Joao Lourenço. Ce dernier représentera donc le MPLA au pouvoir contre son adversaire historique, l’Unita, et aussi la plus récente coalition CASA-CE. Un scrutin historique dont on ne sait pas encore s’il se déroulera en présence des observateurs de l’UE car le ministre angolais des Affaires étrangères a fait savoir qu’il n’acceptait pas les conditions posées par l’Union européenne.
L’invitation du gouvernement angolais est arrivée le 4 juillet, bien trop tard pour l’eurodéputée Ana Gomes, soulignant dans la presse que ce type de mission se prépare plusieurs mois à l’avance.
« Nous n’avons pas de leçons à recevoir », a déclaré ce week-end le ministre angolais des Affaires étrangères. A travers l’agence de presse officielle, il a fait savoir que l’Angola ne signera pas le mémorandum d’entente demandé par l’UE.
Un document qui prévoyait notamment la libre circulation des observateurs sur l’ensemble du territoire. Sont également invités, les observateurs de l’Union africaine, des organisations sous-régionales et plusieurs anciens chefs d’Etat de la région selon la Céni.
« Ils verront ce qu’on veut bien leur montrer », soupire Luaty Beirao. Selon le rappeur, l’Union européenne est la seule à proposer une observation crédible. En son absence, la société civile ne peut compter que sur elle-même.
Son association Handeka a donc lancé une campagne de sensibilisation auprès des électeurs. Elle dénonce l’utilisation des moyens de l’Etat dans la campagne du MPLA et compte recenser les irrégularités du processus électoral.
rfi