Les associations de défense des droits des femmes espéraient enfin obtenir le vote d’une loi sur les violences conjugales. Mais elles font face à une véritable levée de boucliers. Dernière réaction en date du chef de l’Église orthodoxe qui vient de qualifier de « dangereux pour la famille » ce projet de loi.
Avec notre correspondant à Moscou,Daniel Vallot
C’est à l’issue d’un office religieux, donné dans une église du Kremlin, que le patriarche Cyrille s’est exprimé. « Bien sûr on ne doit permettre aucune violence au sein d’une famille, explique le chef de l’Église orthodoxe. Mais il y a quelque chose de dangereux, ajoute le patriarche russe, lorsque par la loi on interfère dans la vie familiale. »
Cette déclaration est la dernière en date d’une série de réactions hostiles à un projet de loi jugé pourtant nécessaire par de nombreuses organisations de défense des droits des femmes.
Avant la prise de parole de Cyrille, la Commission du Patriarcat de Moscou en charge des questions familiales avait critiqué elle aussi le projet de loi, estimant qu’il était « incompatible avec les valeurs traditionnelles de la Russie » et qu’il était porté par « les partisans de l’idéologie LGBT et du féminisme ».
Cette même commission avait publiquement soutenu en 2017 la décriminalisation des violences conjugales. On estime qu’entre 6 000 et 7 000 femmes meurent chaque année en Russie, sous les coups de leurs conjoints.