Vingt-huit parajuristes seront déployés dès lundi 14 décembre dans toute la région de Kayes pour sensibiliser et informer les populations sur l’esclavage par ascendance. Une initiative du projet Emifo, un vaste programme de recherche action contre l’esclavage et la migration forcée à Kayes qui a organisé la formation.
Fofana Ramata Sissoko est tout sourire en recevant son attestation de participation. Durant deux semaines, elle a été formée aux techniques de défense de droits humains et à la médiation communautaire. « Notre mission régalienne, c’est de prévenir les conflits pour que ça ne s’enflamme pas davantage. »
Des violences ont été commises, il y a eu des morts et des milliers de déplacés suite à la volonté d’émancipation de supposés esclaves.
La récolte de données est également prévue dans le programme, des recherches afin de faire avancer et évoluer le droit, selon Bakary Camara doyen de la faculté de droit public de Bamako. « Cette recherche fondamentale et appliquée va aboutir sur la proposition d’édiction d’une loi criminalisant l’esclavage, mais nous allons partir au-delà de ça. Car il faut aussi proposer une disposition dans la nouvelle Constitution qui bannit clairement l’esclavage et toute forme d’esclavage sur le territoire malien », explique-t-il.
Une volonté qui s’oppose à certains pans de la tradition. La société malienne étant castée, difficile de faire changer les mentalités, rappelle Mohamed Ag Bilal, militant anti-esclavagiste : « De par le nom de famille, de père en fils, on porte la différence par rapport à l’autre, par rapport au maitre. »
rfi