Plus de 70 jours après le limogeage par le roi marocain de quatre ministres suite à la crise d’Al Hoceïma dans le Rif, le chef de l’exécutif Saâdeddine El Othmani (PJD), n’a toujours pas pu nommer de remplaçants. Le Premier ministre marocain, qui a succédé à Abdelilah Benkirane, se trouve-t-il devant le même scénario de blocage qui a conduit au départ de son prédécesseur ? Une première liste de noms a été refusée par le roi Mohammed VI, mais Saâdeddine El Othmani en a proposé une nouvelle au souverain marocain.
Saâdeddine El Othmani assure qu’il n’y a pas de blocage pour la formation de son gouvernement. Le remaniement gouvernemental sera annoncé dans les tout prochains jours, déclarent ses proches.
D’autres sources n’affichent pas, en revanche, le même optimisme, et indiquent que le Premier ministre n’arrive pas à obtenir de concessions des partis politiques de sa coalition. Selon eux, cet amendement pourrait être plus large que prévu et ne se limitera pas aux quatre postes concernés par le limogeage.
Lors de son dernier discours devant le Parlement en octobre dernier, Mohammed VI avait exprimé son souhait de créer un poste de ministre délégué aux Affaires africaines. De son côté, Aziz Akhannouch, le milliardaire qui préside le parti de Rassemblement national des indépendants (RNI), présent au gouvernement, insiste pour élargir le remaniement attendu.
En coulisse, certaines voix évoquent l’existence d’un veto royal contre la nomination de ministres du Parti du progrès et du socialisme (PPS), héritier de l’ancien Parti communiste, allié aujourd’hui aux islamistes et frappé par le limogeage de ces deux ministres au gouvernement.
Autant d’éléments qui rendent la tâche de Saâdeddine El Othmani difficile. Ces concessions faites lors de la formation de son cabinet, il y a près de huit mois, lui ont valu de violentes critiques au sein de son parti.
rfi