
Un oiseau vole au-dessus de la Grande mosquée de Paris à la veille du ramadan, le 17 juin 2015.
afp.com/Joel Saget
Ce mois de jeûne est perturbé par la crise du coronavirus. Les mosquées sont fermées et les retrouvailles en familles sont déconseillées, pour des raisons sanitaires.
Un jeûne à huis clos. Le ramadan commence ce vendredi en France, a annoncé ce jeudi le Conseil français du culte musulman (CFCM), dans un contexte inédit, les mosquées étant fermées et les retrouvailles familiales fortement déconseillées, pour ne pas propager le coronavirus.
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Le président du CFCM Mohammed Moussaoui a fait cette annonce lors d’une réunion destinée à fixer le début de ce mois de jeûne, de partage et de prière, qui se tenait en partie à la grande mosquée de Paris et en visioconférence, retransmise sur Radio Orient.
Il a rappelé que ce mois de jeûne se tenait “dans le cadre du confinement” mis en place depuis mi-mars pour éviter la propagation du coronavirus, assurant que les “musulmans s’y sont préparés, en puisant dans leur foi et leurs traditions les moyens de vivre ce moment important tout en restant chez eux”, selon un communiqué.
Les mosquées fermées
Autre fait inédit : les mosquées étant fermées jusqu’à nouvel ordre, les musulmans ne pourront s’y rendre pour les tarawih, les prières nocturnes spécifiques au ramadan. “Les fidèles sont appelés à les effectuer chez eux”, rappelle le CFCM. Emmanuel Macron a affirmé aux responsables de culte mardi soir vouloir attendre jusqu’à début-juin ou mi-juin avant toute réouverture des lieux de culte.
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La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, selon plusieurs études sur le sujet, ce qui fait de l’islam la deuxième religion du pays. Durant le ramadan, un des piliers de l’islam, les croyants sont invités à s’abstenir de boire, de manger et d’avoir des relations sexuelles, de l’aube – dès que l’on peut “distinguer un fil blanc d’un fil noir” dit le Coran – jusqu’au coucher du soleil.
Des compensations possibles
Le jeûne est prescrit aux musulmans pubères, mais des dispenses sont prévues pour les voyageurs, les malades, les personnes âgées, les femmes enceintes ou venant d’accoucher. Des compensations sont possibles pour les personnes empêchées ou dispensées (jeûne effectué ultérieurement, dons aux nécessiteux…).
Dans une quête d’ascèse et de purification, le fidèle peut méditer le Coran, se montrer généreux avec les plus démunis. Pour des raisons sanitaires cette année, le CFCM appelle les organismes caritatifs “à privilégier les formules de repas préemballées et en assurer la distribution selon un mode défini avec les pouvoirs publics locaux”.
L’aumône, la “zakat”, religieusement exigible de toute famille musulmane, est fixée à “cette année à 7 euros par personne”. Le ramadan s’achève par l’Aïd el-Fitr, la “fête de la rupture du jeûne”, qui aura lieu autour du 24 mai.