Une quarantaine de manifestants étaient toujours en garde à vue lundi soir à Arlit, au Niger. Ils avaient été arrêtés dimanche lors d’un rassemblement contre les délestages électriques.
L’électricité ne fonctionne que trois heures par jour en ce moment à Arlit. Parfois la ville est même privée de courant pendant deux semaines de suite. Alors dimanche, plusieurs associations avaient appelé au rassemblement pour interpeler les autorités et exprimer leur exaspération.
Et rapidement c’est la colère qui a pris le dessus, comme le raconte Almoustapha Alassane de la société civile. « La manifestation a tourné à l’émeute. Il y a eu beaucoup de blessés et aussi des arrestations », regrette-t-il.
Des dizaines de personnes ont été interpellées. Le maire d’Arlit assure qu’elles seront bientôt relâchées et se dit incapable de répondre aux manifestants. La ville n’est pas responsable. Selon lui, c’est à la société nigérienne d’électricité de trouver une solution.
Mais la société civile n’attend pas grand-chose de la Nigelec. « La Nigelec n’a même pas un fusible. Or, on dit qu’en cas de manque d’électricité, la ville est prioritaire par rapport aux entreprises. Et ça, ce n’est pas respecté », s’agace Almoustapha Alassane.
La Nigelec répond que si les entreprises minières des environs ont de l’électricité, c’est parce qu’elles disposent de leurs propres moyens de production. Et pour le reste, la Nigélec renvoie la responsabilité à une autre entreprise, Sonichar, qui produit du charbon et qui est censée alimenter les centrales électriques.
rfi