Depuis la suppression des subventions étatiques (en septembre) sur les importations, le prix de l’essence est en partie indexé sur le cours du marché. Une petite révolution au Nigeria, premier producteur de brut du continent africain qui possède très peu de capacité de raffinage. Même si des mesures d’encadrement subsistent et que l’essence demeure bon marché dans le pays, l’adaptation reste difficile pour les consommateurs et les acteurs du secteur.
La moindre variation du prix du pétrole à la pompe est observée de près au Nigeria, dans un climat socio-économique particulièrement tendu.
Vendredi 13 novembre, certaines stations-service n’ont pas ouvert à Lagos, à cause de doute sur le prix de l’essence. Une hausse du prix du pétrole à la sortie des dépôts avait été annoncée. Une augmentation de quelques centimes d’euros seulement, mais qui a une conséquence pour les distributeurs, obligés à faire grimper le prix à la pompe jusqu’à 170 nairas le litre (37 centimes d’euros).
Un prix toujours très faible comparé à ceux pratiqués dans les autres pays de la région, mais le sujet est sensible au Nigeria.
L’opposition a tout de suite dénoncé cette augmentation, dénonçant « l’incapacité du gouvernement a assurer la maintenance des raffineries et à prévenir le vol de brut ». Le parti PDP demande même un retour des subventions, pour maintenir les prix de l’essence sous 100 nairas, environ 22 centimes d’euros.
Après une journée de confusion et de récriminations, la Corporation nigériane du pétrole (NNPC) a publié un communiqué dans la soirée de vendredi pour annoncer une hausse des prix au dépôt légèrement moins élevée que prévue.
L’organisme étatique a précisé que cette augmentation marginale des prix du pétrole était liée au jeu de l’offre et de la demande.
rfi