Le président nigérian Muhammadu Buhari a embarqué lundi pour Londres, reconnaissant des problèmes de santé, mais il s’est voulu rassurant malgré l’annulation de plusieurs déplacements récemment.
“J’ai déjà dit aux Nigérians que je partais pour 10 jours pour faire examiner mon oreille”, a-t-il déclaré aux journalistes au moment de monter à bord de l’avion présidentiel à Abuja, la capitale, avec son médecin personnel.
La présidence a annoncé dimanche soir que M. Buhari, 73 ans, avait “une otite persistante” et qu’on lui avait conseillé de consulter un otorhinolaryngologiste dans la capitale britannique, “à titre purement préventif”.
Le vice-président Yemi Osinbajo dirigera le pays en son absence, comme le prévoit la Constitution.
L’état de santé de M. Buhari fait l’objet de nombreuses rumeurs. Mais la présidence nigériane a toujours été très réticente à communiquer sur les maladies de ses hôtes par le passé.
L’ancien président Umaru Musa Yar’Adua est décédé dans l’exercice de ses fonctions en 2010, des suites d’une maladie des reins entourée du plus grand secret.
Au terme d’une période de flottement, son vice-président, Goodluck Jonathan, est devenu président par intérim.
L’ancien dictateur militaire Sani Abacha est également mort au pouvoir en 1998. D’une crise cardiaque, selon la version officielle, mais jusqu’à présent les rumeurs persistent quant à la cause exacte de son décès.
Un journaliste nigérian a fait remarquer lundi à M. Buhari que les Nigérians étaient particulièrement inquiets quand leurs présidents tombaient malade, au vu de l’histoire récente. Ce à quoi le chef de l’Etat a rétorqué: “Y a-t-il qui que ce soit qui ne tombe jamais malade?”
M. Buhari a annulé trois visites ces deux dernières semaines: Une à Lagos, la capitale économique, une dans le sud pétrolifère du pays, théâtre depuis le début de l’année d’une série d’attaques de rebelles, et un sommet de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).
Il est aussi apparu affaibli lors d’un sommet sécuritaire à Abuja le 14 mai et lors d’une intervention télévisée pour le premier anniversaire de son accession au pouvoir, le 29 mai.
AFP