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Emmanuel Macron a annoncé qu’il invitait les présidents des cinq pays de la région le 16 décembre à Pau dans le sud de la France. Objectif : que ces derniers clarifient leur position quant à la présence française sur place et ce à l’heure où le sentiment anti-français grandit dans plusieurs pays sahéliens.
C’est une déclaration du président français concernant la présence française au Sahel qui n’est pas passée inaperçue à l’issue du sommet de l’Otan cet après-midi à Londres.
« J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale. Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions. »
Neuf jours après la mort de 13 soldats français au Mali, c’est un message d’une rare fermeté qu’a fait passer mercredi après-midi Emmanuel Macron à ses homologues sahéliens. Depuis Londres, le président français a appelé à ce que chacun d’eux clarifie sa position quant à la présence française sur place. À l’heure où le sentiment anti-français progresse, sentiment parfois porté, a dit Emmanuel Macron, par des responsables politiques…
« Ils nous doivent la clarté et le fait qu’ils nous demandent d’être là, et qu’ils l’assument. Parce que la France n’est pas là avec des visées néo-coloniales impérialistes ou des finalités économiques. On est là pour la sécurité collective de la région et la nôtre. Il faut que ce cadre soit clair et assumé par tout le monde. Pour le moment, ça n’est pas suffisamment le cas. »
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Un discours en forme de recadrage à destination en particulier de Bamako et de Ouagadougou. « L’indispensable travail politique qui est à mener pour que le travail militaire et de développement que nous conduisons puisse véritablement être bénéfique, ce travail politique, nous ne pouvons le faire à leur place. C’est leur responsabilité pleine et entière, en particulier ce qui concerne le Mali et le Burkina Faso. »
Je ne peux ni ne veux avoir des soldats français sur quelque sol du Sahel que ce soit, alors même que l’ambiguité persiste à l’égard de mouvement anti-français, parfois portés par des responsables politiques. Moi j’ai besoin d’une clarté.
La question du maintien de Barkhane pourrait-elle alors se poser ? « Je ne suis pas au temps de la menace, mais je dis que j’en tirerai les conséquences si ces conditions ne sont pas remplies. »
Quelles conclusions pourrait-il alors en tirer ? C’est toute la question. Emmanuel Macron a en effet toujours défendu la nécessité d’une telle intervention. Mercredi après-midi, le président français a d’ailleurs annoncé en parallèle son intention d’« organiser une présence plus forte et plus structurée » de la France dans la région.