Monday, October 14, 2024
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Tunisie: les habitants de la région de Jelma éreintés par la crise sociale

À Jelma, on dénonce un pays à deux vitesses: la Tunisie côtière où le tourisme a repris, et la Tunisie intérieure (ici Jendouba en décembre 2018) plus pauvre.
© FETHI BELAID / AFP

La région de Jelma, dans le centre ouest du pays, vient de connaître un épisode localisé de tensions sociales. C’est de cette région défavorisée qu’était partie la révolution de 2011. Vendredi dernier, un homme de 28 ans s’est suicidé en s’immolant pour dénoncer sa précarité sociale. Et à quelques kilomètres de là, des agriculteurs ont bloqué les routes pour dénoncer la crise que traverse le secteur.

Il s’appelait Abdelwehem, il avait 28 ans. Son suicide par le feu a poussé des jeunes dans les rues pour dénoncer leurs conditions de vie difficiles. Des affrontements avec la police se sont produits plusieurs jours de suite. Tarek Abdelaoui, instituteur, est venu apporter son soutien aux habitants rassemblés devant la municipalité :

« Ici, à Jelma, il y a un manque de développement, manque de travail. Nous sommes la Tunisie pauvre, le centre et le sud. Il y a la Tunisie développée, le nord et le Sahel. Il y a une Tunisie à double vitesse. Nous demandons une nouvelle politique de développement pour donner des chances aux régions marginalisées. »

Un sentiment d’abandon ressenti à quelques kilomètres de là. Des agriculteurs brûlent des pneus et ne laissent passer personne. Dans cette région défavorisée, la culture de l’olive est le pilier de toute l’économie. Or si l’an dernier, son prix pouvait atteindre deux dinars le kilo, il n’est qu’à la moitié aujourd’hui. Adel, producteur d’olives, est venu manifester pour réclamer que l’État fixe un prix rémunérateur pour sa récolte :

« Les habitants ici ne vivent qu’avec les olives. On achète par exemple la viande, le poulet, le poisson, on achète avec le crédit. Et lorsqu’on fait la récolte des olives, on paie nos dettes. On ne peut pas vivre, on est bloqué par les charges de l’agriculture. On paie les ouvriers, on paie l’ammonitrate, le phosphate, tout ça. On est dans la grande famine. »

Les habitants espèrent un geste fort du nouveau président, pourquoi pas une visite dans la région.

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