Malgré un débat plus serein qu’en 2017, Marine Le Pen a peiné à défendre son programme et sa stature présidentielle face à un Emmanuel Macron offensif et volontiers professoral, au risque de paraître arrogant.
Elle ne pouvait pas faire pire, elle a donc fait un tout petit peu mieux. Cinq ans après son naufrage du débat d’entre-deux-tours de 2017, Marine Le Pen avait l’occasion de prendre sa revanche sur Emmanuel Macron devant des millions de Français, mercredi soir. Problème : à trop vouloir prendre de la hauteur pour apparaître présidentiable, la candidate du Rassemblement national (RN) a adopté une étrange posture défensive, particulièrement en début de soirée. Au risque d’offrir à Emmanuel Macron, président sortant et favori des sondages, un costume de challenger inattendu. Il en a profité.
Souvent ironique, parfois professoral, le président de la République a fustigé d’entrée les “mesures injustes et inefficaces” de Marine Le Pen sur le pouvoir d’achat : baisse de la TVA sur les énergies et 100 produits de première nécessité, “qui va surtout profiter aux distributeurs”, a-t-il dit. En face, le président a défendu sa politique de bouclier tarifaire sur l’énergie, “deux fois plus efficace”, selon lui. “Vous avez voté contre à l’Assemblée nationale”, a-t-il reproché à sa rivale. Peu combative, Marine Le Pen s’est gardée de répondre en détail aux critiques acerbes de son adversaire sur son programme. “Vous n’avez répondu à aucune de mes remarques !”, a d’ailleurs souligné avec gourmandise le président. Par son attentisme, Marine Le Pen a raté l’occasion de lever les doutes sur la crédibilité de son projet en matière d’économie.
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