L’un des accusés, le sergent-chef Roger Koussoubé a révélé à l’audience les dissensions au sein de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP).
Des courants qui auraient favorisé et facilité la tentative du coup d’État. Le général de gendarmerie Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida et le général Gilbert Diendéré avaient chacun des fidèles soutiens parmi les 1300 hommes qui composaient ce corps d’élite des forces armées burkinabè. Des dissensions qui auraient entrainé plusieurs tentatives d’assassinat de l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida selon l’ex-agent des services de renseignements burkinabè.
Au Régiment de sécurité présidentielle, il y avait d’abord le camp fidèle au général Gilbert Dienderé. Ces soldats auraient ouvertement demandé à plusieurs rassemblements au camp de « déposer » l’ex-Premier ministre Yacouba Zida, qu’ils soupçonnaient de vouloir dissoudre le régiment. Des propositions rejetées par le général Diendéré, selon l’ex-sergent-chef Roger Koussoubé.
Ensuite, l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida avait toujours ses soutiens au sein de l’ex-garde présidentielle. Son projet, selon Roger Koussoubé, était de redynamiser le corps en mettant à la retraite les anciens officiers. Et pour ce projet Yacouba Isaac Zida, lieutenant-colonel au moment des faits, avait requis le soutien des jeunes soldats.
Et enfin, les soutiens du général Djibrill Bassolé. Un groupe de sous-officiers dirigé par l’adjudant-chef major Eloi Badiel. Ce groupe voulait saisir l’occasion d’une crise au sein du régiment pour tenter « un coup » au profit du général Bassolé, selon l’ex-sergent-chef. Le major Eloi Badiel faisait régulièrement le point de la situation avant, pendant et après le coup d’État à l’ex-chef de la diplomatie burkinabè selon Roger Koussoubé.
Il accuse par ailleurs l’adjudant-chef major Eloi Badiel et l’adjudant Jean Florent Nion d’avoir tenté d’assassiner l’ex-Premier ministre Yacouba Isaac Zida quelques semaines avant le coup d’État manqué.
Ayant travaillé pour le service de renseignements burkinabè, l’ex-sergent-chef promet d’autres révélations. Mais à une seule condition : que des mesures complémentaires de sécurité soient prises pour lui et sa famille. Requête soutenue par ses avocats et ceux des parties civiles.
rfi