La situation est toujours très tendue à Kaga-Bandoro. Cette ville du centre du pays a été secouée par de nouvelles violences mercredi après une attaque des ex-Seleka sur le site de déplacés de l’évêché.
Ils ont ensuite été repoussés par les casques bleus de la Minusca. Il y aurait au moins 30 morts.
Au moins 30 morts à Kaga-Bandoro, c’est le bilan provisoire fourni par OCHA, le bureau des affaires humanitaires des Nations unies. Neuf civils ont été tués, dont les cadavres ont été vus gisants en ville, quatre blessés, sur la quarantaine pris en charge par la Minusca, ont succombé et puis une douzaine de combattants Seleka auraient également péri dans les combats avec les forces internationales.
Le site de déplacés a été saccagé, de nombreux abris incendiés par les éléments du MPC, une mouvance issue de l’ex-Seleka, dirigée par Mahamat al-Khatim. Mercredi en fin de journée, plus de 5 000 déplacés se massaient autour de la base de la Minusca en quête de sécurité. Plusieurs maisons appartenant à des autorités locales, civiles ou religieuses, ont été détruites ou pillées. Tout comme les bases de certaines ONG.
Une région déjà touchée par des violences
Ce matin encore, la situation était très tendue à Kaga-Bandoro. Les humanitaires sont confinés dans les bases de la Minusca et de l’Unicef. Selon un habitant joint sur place en début d’après-midi, les éléments de l’ex-Seleka en armes continueraient de circuler en ville et de pillages se poursuivent. Kaga-Bandoro semble coupée en deux : au nord, le centre commercial de la ville et les quartiers musulmans où la vie semble à peu près normale ; au sud, les rues sont désertes et les habitants restent cloîtrés chez eux.
La région de Kaga-Bandoro avait été le théâtre de violences en septembre et les agressions et cambriolages à répétition de bases d’ONG avaient poussé les acteurs humanitaires à réduire leurs activités et leur présence dans la zone. Les derniers évènements d’hier ne devraient rien arranger. A cela, il faut ajouter de grosses inondations au début du mois qui ont aussi fragilisé la situation des déplacés et des populations locales.
RFI