Au quartier général de la Minusca, la force de l’ONU déployée en Centrafrique, c’était jour d’hommage ce vendredi 28 juillet. Une cérémonie à Bangui en mémoire des trois casques bleus marocains tués à Bangassou, dans le sud-est du pays, dimanche et mardi. De nouvelles victimes qui portent à neuf le nombre de soldats de la paix tombés cette année en RCA.
L’imam du contingent marocain prie pour les trois casques bleus tombés cette semaine. Devant tous les officiels, c’était encore une cérémonie digne et solennelle qui s’est tenue dans l’enceinte de la Minusca. Depuis le début de l’année, les Marocains sont ceux qui ont essuyé les plus lourdes pertes. Le contingent couvrant l’est du pays, où les combats font toujours rage, particulièrement à Bangassou, totalement hors de contrôle depuis que des milices d’autodéfense ont pris la ville au mois de mai.
Parfait Onanga-Anyanga, le patron de la Minusca, a condamné avec des mots très choisis les actes commis par ces groupes d’autodéfense, qui s’en prennent à l’ONU et à la population musulmane de Bangassou : « Ailleurs, cela s’appelle extrémisme, leur mode d’action repose sur la terreur. A Bangassou, nous l’avons hélas rencontré avec effroi. Une violence ignoble et inhumaine s’est abattue sur nous ».
Depuis ces derniers événements, des renforts doivent venir prêter main-forte dans la ville. D’abord le contingent gabonais, qui est arrivé hier, et les forces spéciales bangladaises, censées intervenir avant la fin du week-end. En raison de ces combats, de nombreuses ONG ont dû cesser leurs activités alors que plus de 14 000 personnes restent déplacées à Bangassou, de nombreux habitants sont même partis se réfugier au Congo voisin.
rfi