En République démocratique du Congo, les autorités ont récemment interdit d’afficher les taux à l’extérieur des bureaux de change. Une interdiction pourtant peu respectée ce week-end à Kinshasa. L’objectif est de lutter contre les spéculations sur le franc congolais, qui ne cesse de se déprécier face au dollar. Mais cette mesure est peu comprise chez les Kinois.
Devant la caisse de la clinique Ngaliema, ce dimanche, l’affiche indiquait un dollar pour 1 500 francs congolais. Les changeurs de monnaie de la commune de Bandalungwa, eux, proposaient un peu plus de 1 600 francs congolais pour la devise américaine, au lieu de 1 700 la veille.
Les tableaux étaient encore présents dans la rue ce week-end, malgré l’interdiction d’affichage faite par la Banque centrale du Congo, dont l’objectif est aussi de combattre la dépréciation, voire la chute vertigineuse du franc congolais.
Une perte de temps inutile, pour un habitant de la capitale interrogé par RFI : « Moi, je crois qu’on perd du temps pour rien, dit-il. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous devons nous référer à la loi de l’offre et de la demande. Nous devons, nous, Congolais faire tout notre possible pour l’exportation ».
Et les Kinois avancent : « Si cette interdiction pouvait être accompagnée d’une injection de dollars de la monnaie étrangère, de la devise étrangère, on pourrait encore, mais ce n’est pas le cas ».
La Banque centrale accuse les vendeurs des monnaies de s’approvisionner à des sources obscures, comme pour créditer la thèse du blanchiment d’argent qui s’effectuerait, à grande échelle, sur le marché congolais.
rfi