Au Rwanda, plus de 800 militaires ont été récemment renvoyés à la vie civile. Parmi ceux qui ont été mis à la retraite, les généraux Jack Nziza et Emmanuel Karenzi Karake. Ce dernier est l’ancien chef des renseignements, brièvement arrêté à Londres en 2015 à la demande de la justice espagnole en vertu d’un mandat d’arrêt émis en 2008 pour l’assassinat de neuf ressortissants espagnols au Rwanda et en RDC voisine à la fin des années 1990. Tous deux sont des personnalités clés du régime de Paul Kagame.
Emmanuel Karenzi Karake dit « KK » et Jack Nziza ont été parmi les principaux chefs de l’APR (Armée patriotique rwandaise), l’ex-rébellion de Paul Kagame, qui a pris le pouvoir en 1994 en renversant le régime extrémiste hutu ayant déclenché le génocide.
Ils ont occupé pendant plus de 20 ans des postes clés au sein de l’appareil sécuritaire et ont notamment dirigé les renseignements militaires. Depuis 2013, c’est la cinquième vague de mise à la retraite. Parmi les concernés, beaucoup d’anciens de l’APR.
« Ils doivent céder la place à une nouvelle génération d’officiers », plus professionnels, estime un connaisseur de l’armée rwandaise. Les deux généraux ont en effet dépassé l’âge légal de la retraite qui est de 55 ans. Cette source reconnaît toutefois avoir été « surpris » du retour à la vie civile de Jack Nziza, réputé très proche de Paul Kagame.
Celle de Emmanuel Karenzi Karake était en revanche plus attendue. En mars 2016, après son arrestation à Londres – qui lui aurait été reprochée en plus haut lieu – il avait été remplacé à la tête des services secrets et nommé conseiller du président rwandais. Son retour à la vie civile intervient alors que la justice espagnole vient de relancer l’enquête le concernant.
rfi