© Sophie Davin
Le réalisateur franco-afghan Atiq Rahimi est venu présenter son nouveau film à Kigali en avant-première. « Notre-Dame du Nil », qui a été tourné au Rwanda, est adapté du roman éponyme de Scholastique Mukasonga.
C’est une immersion dans un pensionnat pour jeunes filles de la haute-société rwandaise au début des années 1970, alors que des massacres de Tutsis ont déjà lieu. Une œuvre qui explore les origines du génocide de 1994 et qui a suscité des applaudissements, puis le silence. Atiq Rahimi a fait le pari de la douceur et de la poésie, mais la violence n’en est que plus manifeste.
Un pas de côté apprécié par la jeune Linda Kamikazi : « C’était beau, car ce n’était directement sur le génocide et son organisation. C’était un aspect différent. On a vu comment les gens vivaient avant. »
Des clés de compréhension
Délires ethniques d’un vieil Européen, religieuses qui détournent le regard, manipulations… Selon David, le film propose des clés de compréhension et une perspective historique : « En tant que jeune, je me dis que ça va m’éduquer pour ne pas refaire ce qui s’est passé et puis aussi avoir des valeurs qui vont faire du Rwanda le pays que nous voulons, un pays de paix et de prospérité. »
Dans la salle également, l’historienne Assumpta Mugiraneza, directrice du centre Iriba pour le patrimoine multimédia. C’est « une très belle contribution artistique pour tenter de rendre audibles certains méandres de l’histoire du Rwanda. Personnellement dans mon centre, on va solliciter des copies et on va travailler beaucoup à partir de ce film parce qu’il libère la parole. »
Notre-Dame du Nil d’Atiq Rahimi doit sortir dans les salles le 5 février 2020.