Des organisations de la société civile se sont penchées sur les violences faites aux femmes et aux enfants à l’occasion d’un panel placé sous le thème “communiquer pour mettre fin aux violences faites aux femmes”. Cette rencontre a enregistré la participation de plusieurs experts intervenant dans le domaine de la lutte contre les violences faites aux femmes et aux enfants. Le secrétaire général de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho) a salué la pertinence de cette thématique. M. Sadikh Niass estime que la communication constitue un élément fondamental pour prevenir les violences faites aux femmes, suffisant pour qu’il plaide pour que l’on puisse aller vers la prévention “pour pouvoir eviter que les violences fassent que les survivants (victimes) se retrouvent dans des situations dramatiques”. Et pour éviter celà, M. Niass est d’avis que la prévention doit être la seule voie de recours. Et dans cette prévention, argumente-t-il, le meilleur moyen d’y arriver “c’est la communication”. “Il faut surtout communiquer pour faire comprendre aux communautés, aux populations les méfaits sur le plan mental, psychologique, économique, social des violences faites aux femmes et aux enfants qui sont deux catégories de victimes de cette violence”, fait savoir le patron de la Raddho.
Cette demi-journée de communication était une occasion pour les organisateurs de ce panel de passer au peigne fin les différentes formes de violence mais aussi de trouver les stratégies à même de prévenir ces violences. Dans son intervention, la chargée de la communication de l’Ajs (Association des juristes sénégalaises) et coordinatrice de la boutique de droit de Pikine est largement revenue sur le travail que l’association abat dans la prévention, la prise en charge mais également dans le suivi des survivants des maltraitances basées sur le genre. Mme Ndeye Madjiguene Sarr Bakhoum a, dans la foulée, invité les autorités à rendre gratuit le certificat médical pour les survivants de violences physiques et psychologiques. Ce qui la pousse à rappeler que dans le cadre d’un consortium, l’Ajs avait initié un plaidoyer dans ce sens: “pour les victimes de violences sexuelles, il y a la réquisition à personne qualifiée, ce qui ne pose pas problème mais pour les victimes de violences physiques et psychologiques la réquisition n’est pas systématiqueme donc aujourd’hui on fait un plaidoyer en partenariat avec 8 autres organisations dans 8 régions du Sénégal pour que l’on puisse inciter les régions médicales, les médecins, les décideurs à ce que l’on ait cette gratuité pour toutes les victimes de violences en particulier les femmes victimes de violences”, a-t-elle expliqué.
Un autre point qui constitue un frein dans la prise en charge effective des survivants de toutes les formes de violence se trouve être la fiabilité des statistiques. Ainsi, Mme Bakhoum propose le système de référencement et de contre référencement afin d’éviter les doublons. “Il y a plusieurs structures qui interviennent dans la prévention comme dans la prise en charge des violences basées sur le genre et ces structures travaillent en synergie et en étroite collaboration. Et pour une fiabilité des données, nous misons sur l’aspect référencement et contre référencement qui pourrait peut être venir à bout de ces doublons et permettre une fiabilité des données qui sont partagées par les différentes structures qui interviennent”, plaide Mme Bakhoum.
Pour rappel, cet événement qui s’inscrit dans le cadre de la campagne annuelle internationale des 16 Jours d’activisme contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles a été organisé, le 09 décembre dernier, par l’observatoire régional de la Radhoo, le Reddem, le Clvf, le collectif Dafa Doy et l’association Hom Def (Hommes pour la défense des droits des femmes).
Sunuafrik radio
