Mamadou Sy Albert de préciser, toutefois, qu'”il n’y a pas quelqu’un qui pourrait prétendre être le candidat de Pastef”, jurant que pour le moment, l’électorat du Pastef reste intact. “Avant de parler d’électorat, il faut d’abord parler des militants du Pastef, je les vois
mal ces derniers aller soutenir un autre candidat autre que le leur. C’est un électorat qui attend le mot d’ordre de la direction et d’Ousmane Sonko. Même en prison, le maire de Ziguinchor peut donner une consigne, en aidant son parti à gagner”.
Pour sa part, le journaliste Hamath Kane ne croit pas qu’Ousmane Sonko soutiendra un candidat autre que celui qu’il désignera dans son parti. Autrement dit, le plan B, qu’il refuse d’entendre, ne devrait venir que de son ex parti. Qui ? Le rédacteur en chef de Bes bi/ Le jour pense que Guy Marius Sagna est un sosie en presque tout du maire de Ziguinchor : Courage, paladin du patriotisme, nationaliste… “. Et s’il y a une revanche à prendre sur Macky Sall, faute d’être au rendez-vous du 25 février, Sonko verrait bien un empêcheur de gouverner et de tourner en rond comme Guy Marius Sagna, l’autre enfant turbulent pour le régime”, a-t-il expliqué, ajoutant, que même si dans la galaxie Pastef, beaucoup parlent de Birame Souleye Diop, Bassirou Diomaye, entre autres, le député et activiste peut être la surprise du chef.
“N’oublions pas qu’Ousmane Sonko -et ses hommes l’ont répété plusieurs fois- est convaincu que même Barthélémy Dias a surfé sur son aura politique pour être maire de Dakar. Donc, celui-là se dit : pourquoi pas un des miens ? Étant entendu que le vent d’un dégagisme pourrait souffler quel que soit le candidat de Macky Sall. Et que tous ceux qui ont participé au dialogue -qui a rétabli Karim Wade et Khalifa Sall-, sont contre Ousmane Sonko. Sous ce rapport, le maire de Ziguinchor ne chercherait pas son cheval”.
Le journaliste souligne, toutefois, que dans l’hypothèse d’une consigne de vote en faveur d’un des alliés de Pastef, il y a, au contraire, un risque de démobilisation des militants de l’ex Pastef. “Il y a quand même plusieurs candidats déjà au sein de Yewwi Askan Wi : Malick Gakou, Dethie Fall, Aida Mbodj et éventuellement le Pur. A part le partage des combats politiques, il n’y en a pas un seul parmi ces candidats déclarés qui ait une certaine identité avec Pastef. Il y a cependant des fidèles et des hommes de confiance issus du “système”. Chat échaudé (coup de Khalifa) craint l’eau froide. Mais on ne sait jamais avec la réalité politique”, conclut Hamath Kane.
Quoi qu’il en soit, trois têtes émergent au sein de Yewwi Askan Wi. D’abord, Malick Gackou, qui bénéficie déjà du soutien du maire de Guédiawaye, Ahmed Aidara, également leader de ladite coalition. Mais une première participation à une élection présidentielle lui permettra véritablement, à l’instar de Khalifa Sall (exclu), de se jauger et d’évaluer son assise populaire. L’homme se rêve en premier président issu de la banlieue. L’ancien ministre du Commerce de Macky Sall, ex numéro deux de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP), qui dispose de beaucoup de relais dans les milieux sportifs et artistiques, devra néanmoins faire la preuve de son envergure sur le plan national, pour sa première bataille présidentielle.
Il y a aussi le président du Parti républicain pour le progrès (Prp) Déthié Fall, par ailleurs quatrième responsable membre de la conférence des présidents de la coalition Yewwi Askan wi, dont il est une des “têtes pensantes”.
L’auteur du Plan “PDF” (Plan Déthié Fall, à l’origine de l’inter-coalition Yewwi-Wallu lors des dernières Législatives) est l’un des plus proches du maire de Ziguinchor.
Technocrate chevronné, qui s’est transformé en véritable bête politique, Déthié Fall, a été déterminant dans les bons scores de la coalition Yewwi Askanwi à l’issue des dernières élections territoriales et législatives de 2022, même s’il n’était pas candidat. Seul bémol : le jeune leader et ex-député charismatique et d’une rare pertinence, manque notoirement d’une assise populaire à même de lui faire jouer les premiers rôles dans une élection présidentielle.
Enfin, l’ancienne libérale Aida Mbodj est également candidate au sein de Yewwi Askan Wi. Pur produit du “système”, celle que l’ex-président Abdoulaye Wade surnommait “la lionne du Baol” est pourtant réputée très proche de son “fils” Ousmane Sonko, d’où son aura au sein des militants et sympathisants de ce dernier. La présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie/ and saxal liggeey se fait toujours remarquer quand il s’agit de “défendre” le maire de Ziguinchor, notamment dans ses déboires judiciaires.