Après 50 ans, certains hommes souffrent d’un déficit en testostérone. Seul un traitement substitutif est efficace. Les solutions non-hormonales ne sont pas validées scientifiquement.
En prenant de l’âge, certains hommes voient leur taux de testostérone baisser en dessous de la normale. Les premiers symptômes apparaissent vers 55-60 ans. En moyenne, 6 % des seniors sont concernés. « Le plus souvent, il s’agit d’hommes diabétiques, en surpoids ou qui ont des antécédents d’infertilité ou de cancer du testicule », explique le Pr Stéphane Droupy, chef du service d’urologie-andrologie-sexologie au CHU de Nîmes.
Pour qualifier le problème, on parle communément d’andropause, en référence à la ménopause féminine. Mais les médecins préfèrent le terme de « déficit en testostérone lié à l’âge ».
Un bilan hormonal indispensable
Les signes se manifestent par une fatigue, une baisse de la libido, des troubles de l’érection, accompagnés parfois de bouffées de chaleur. Face à ces symptômes, un bilan par un dosage sanguin de la testostérone est conseillé. La prise de sang doit être faite de préférence le matin, lors du pic hormonal physiologique.
« En présence d’un déficit hormonal avéré et d’un symptôme spécifique (baisse de la libido, dysfonction érectile ou ostéoporose), ainsi que de deux symptômes non spécifiques (bouffées de chaleur, perte de masse musculaire…), nous proposons un traitement à base de testostérone », explique le Pr Droupy.
Un traitement pas toujours remboursé
Ce traitement se présente sous différentes formes. Seules sont remboursés par la Sécurité sociale les comprimés (quatre par jour) et les injections intra-musculaires de testostérone toutes les trois à quatre semaines. Un gel à base de testostérone peut aussi être appliqué sur la peau, tous les jours. Mais il n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale. Il faut compter de 70 à 100 euros par mois.
Une prostate à surveiller
Ce traitement hormonal substitutif suscite parfois des inquiétudes chez les hommes, tout comme le traitement hormonal de la ménopause chez les femmes. « La grande question que se posent les patients, c’est le cancer de la prostate », observe le Pr Droupy avant de préciser :
« Un traitement à base de testostérone ne donne pas de cancer de la prostate, mais il peut le faire apparaître si celui-ci était en veille. »
C’est la raison pour laquelle, un dépistage (toucher rectal, dosage du PSA et, éventuellement, biopsie de la prostate) est systématiquement pratiqué avant de prescrire la testostérone.
Du ginseng et du sport
En dehors de ce traitement, il n’existe aucune autre solution validée scientifiquement susceptible de «booster» le taux de testostérone. Certaines études montrent que des plantes comme le ginseng peuvent avoir un effet. Mais elles ne sont pas suffisamment robustes sur le plan scientifique. « Rien de sérieux »,estime le Pr Droupy.
L’activité physique reste fortement conseillée aux hommes dont la testostérone est en berne. « Elle va permettre de préserver la tonicité de leurs os et de leurs muscles », explique le Pr Droupy. C’est un point important sachant que l’andropause expose les hommes à un risque d’ostéoporose (une perte de masse osseuse) et à une fonte musculaire.