Le guide suprême iranien Ali Khamenei a pris la parole lors de la grande prière, vendredi 17 janvier, ce qui ne s’était pas produit depuis 2012. Les autorités du pays sont bousculées par les derniers événements, depuis l’assassinat du général Soleimani, l’escalade des tensions avec Washington, jusqu’au crash de l’avion ukranien à Téhéran.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a présidé, le 17 janvier à Téhéran, la grande prière musulmane du vendredi pour la première fois depuis 2012, dans un contexte de forte tension à l’intérieur du pays, et avec les États-Unis.
“L’ayatollah Khamenei intervient seulement à des moments sensibles”, rappelle Siavosh Ghazi, correspondant de France24 et RFI à Téhéran. “Ces dernières semaines, il y a eu d’abord l’assassinat du général Soleimani par les Américains à Bagdad, puis la frappe d’une base américaine par des missiles iraniens, ensuite le crash de l’avion ukrainien, puis trois jours de manifestation contre le pouvoir, avec des slogans très durs. Et il ne faut pas oublier les manifestations de novembre contre le pouvoir. C’est donc une manière pour l’ayatollah Khamenei de reprendre les choses en main pour la suite des événements. C’est souvent dans des situations de crise qu’il intervient pour indiquer le chemin à suivre pour le pouvoir et pour la population.”
L’ayatollah Khamenei répète régulièrement sa défiance envers les Occidentaux et interdit tout dialogue avec l’administration du président américain Donald Trump. En début de semaine, le guide suprême iranien relançait, dans un tweet, sa volonté d’être un acteur influent dans la région et la nécessité de renforcer la “coopération” entre les pays alentours, tout en rejetant la faute des derniers troubles sur “la présence corrompue” des Américains et de leurs alliés.