Alors que la tendance mondiale va vers une diminution des cas de contamination au Covid-19, au Maroc, la situation épidémiologique s’est considérablement aggravée, et ce, depuis plusieurs semaines. Le royaume a dépassé la barre des 1 000 contaminations quotidiennes.
Ce jeudi 20 août au soir, après la réinstauration de sévères restrictions, les Marocains ont entendu un souverain inquiet, qui n’exclut pas un reconfinement total de la population si l’épidémie ne faiblit pas. Le souverain a exprimé ses craintes face à une situation difficile, et appelé les Marocains à faire preuve de civisme.
Les mesures prises plus tôt dans la journée concernent notamment Rabat, Casablanca et Marrakech. Les plages seront fermées, le contrôle et la limitation des déplacements est remis en place tout comme la restriction horaire des restaurants, des cafés et des commerces. Certains quartiers vont même être reconfinés.
Relâchement après quatre mois confinés
La situation sanitaire est inquiétante notamment à cause du déconfinement suivi de l’Aïd el-Kebir, des départs en vacances, mais aussi d’un relâchement d’une population exténuée par quatre mois de confinement. Le royaume a désormais dépassé la barre des 46 000 cas de contamination et atteint 775 décès depuis le début de l’épidémie.
Le pays n’est plus dans une simple dynamique « clusters », identifiés et isolés. Désormais, le virus circule un peu partout. Le territoire compte 15 000 cas actifs, alors que la capacité hospitalière nationale ne dépasse pas les 23 000 lits. Parmi ces cas actifs, 194 personnes sont en réanimation. Les services hospitaliers frôlent la saturation, notamment parce qu’ils manquent cruellement de ressources humaines. Dans le même temps, le taux de mortalité augmente. Jeudi, le Maroc a battu son propre record avec 33 décès.
Le respect des mesures sanitaires est donc primordial. Pour éviter le pire, un reconfinement serait plus efficace, mais sa mise en œuvre serait un désastre social et économique.
rfi